jeudi 25 juillet 2013

Lutte, luttons, luttez !

Pour rentrer tout de suite dans le vif du sujet, la première règle dont je vais me débarrasser est de donner une suite logique aux articles publiés ici. Tu n'auras donc pas, lecteur, la présentation annoncée dans la précédente publication. Tout d'abord, une telle volonté disruptive permet de tracer les premières lignes de ma silhouette. Mais surtout, j’ai changé d’avis.




Non, aujourd’hui mon article concernera la dissolution annoncée le 24 Juillet dernier de deux groupuscules nationalistes : l’Oeuvre Française, rassemblement de petits bourgeois en mal de sensations fortes qui lassés de se faire dépouiller à l’école se sont trompés de combats et se sont rapprochés de papi Maurras ; et les Jeunesses Nationalistes, ces joyeux bambins qui pensent qu’il est nécessaire de s’habiller en treillis militaires et de faire des roulades-avant pour aller chercher des champignons en foret ou encore qu’il faut être ultra-bodybuildé pour supporter une tête aussi vide que la leur (nous pouvons en ce sens les rapprocher des JNR mais ils ne sont pas à confondre).

Je disais donc que la décision a été prise de dissoudre ces groupuscules. Outre le faite que chaque gouvernement produit ses ennemis (sous l’ére Sarkozy j’étais rarement derrière les CRS), nous sommes en droit de se poser la question de l’utilité d’une telle dissolution. Je sais que ce problème a déjà été soulevé à plusieurs reprises et je suis partisan du discours qui consiste à dire que ce genre de dissolution est une erreur. Plusieurs raisons à cela:

  • Tout d’abord, c’est quand même plus facile, lorsqu’il s’agit de combattre, de reconnaître ses ennemis. Et avec leurs idées de l’ordre et de la meute, ces chiens étaient facilement identifiables dans les différentes confrontations (c'est par ailleurs ce qu'explique Sun Tzu dans les premières pages de L'Art de le Guerre)

  • Ensuite parce qu’ils ne sont pas totalement stupides et qu’ils ont su apprendre de leurs erreurs passées. De sorte qu’ils ont réussi à s’organiser de telle manière  (en réseau) qu’une dissolution ne fera que rayer un nom de mouvement de la liste des clubs pour aficionados de bals costumés SS. On a pu le constater avec Unité Radicale à laquelle le "tireur fou" Maxime Brunerie appartenait.

  • Enfin, une dissolution n’est ni plus ni moins qu’un effet d’annonce qui, plus que de résoudre un problème, le dissimule complètement. Le malaise est bien plus profond. Et pour qui traîne un peu la rue en humant l’air du bon peuple de France, cette montée de la droite radicale n’est pas une surprise et nous sommes tous, à différents degrés, responsables de cette montée.

Pour terminer et illustrer mon propos, je citerai Gilles Deleuze, qui n’a pas été le moins visionnaire des philosophes:


"Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […]. Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma. " GILLES DELEUZE - Février 1977.

2 commentaires:

  1. Je ne peux que t'encourager dans cette voix, l'écriture et mettre sur la toile un autre de tes talents que beaucoup découvriront en te lisant.
    Pour ajouter mon grain de sel a l'édifice, je cherche a pardonner l'humain dans ses erreurs. Celle-ci étant humaine, certains d'entre eux, idéalistes, ou désorientés avec "quelques grammes de folies" ont désiré dans leur combat apporter quelque chose de mieux...je ne cautionne pas tout pour autant mais le faire sans provoquer la protestation et surgir la violence reste et restera mon idéale.
    J'en termine ici avec ses quelques mots pour t'encourager dans cette nouvelle voie.

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    1. Merci mon vieux Bad. On aura toute l'occasion d'en parler ce week-end mais tu sais que pour moi, ton avis compte.

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