mercredi 18 septembre 2013

L'Hotel de Police

Ami lecteur,

Un silence aussi long mérite bien quelques explications et si je t’ai manqué, saches que toi aussi. Mais vois-tu, j’avais autre chose à foutre que de m’occuper à narrer les aventures extraordinaires d’un jeune homme moderne.
Je vais essayer de récupérer le temps perdu et te dire pourquoi je suis devenu inlisible (si, comme je le pense, tu es malin, tu auras compris le néologisme). 

Tout d’abord, depuis quelques semaines et pour longtemps, je noircis du papier pour d’autres que toi, mais je ne t’abandonnerai pas. On se verra moins souvent, voilà tout.

Et puis, il faut que je t'avoue avoir pris quelques vacances offertes par les forces de l’ordre dans un charmant hôtel de police. Ce n'est pas mon premier séjour, et peut-être pas mon dernier.

mardi 3 septembre 2013

COMMENT J'AI FAILLI MOURIR #1

Dérapage incontrôlé


Ah, le baccalauréat ! Ce moment particulier qui laisse souvent un souvenir indéfectible (que vous l’ayez réussi ou non). Pour ma part, si j’ai bien commencé les épreuves, j’ai failli ne jamais en voir la fin.

Cet évènement si “spécial” ne s’annonçait pas sous les meilleurs hospices. Il faut bien l’admettre, après une année de Terminal relativement chaotique, je n’avais pas vraiment bachoté préférant passer le temps imparti aux révisions pour traîner avec mon ami Zied dans les cinémas et les bars désertés par nos congénères plus consciencieux que nous. 

La date fatidique arriva sans que je m’en rende vraiment compte. Armé de l’insouciance de la jeunesse, je n’étais pas très inquiet de mon manque de révisions. Lorsque vous venez de passer une année à entendre que vous n’aurez pas votre bac, vous êtes assez bien préparé à l’échec.

lundi 26 août 2013

Crève, Hippie, crève !

Qu’il fait bon, l’été à Paris, de flâner dans les rues désertes, déambuler sans entrave au gré de nos envies et surtout, se poser en fin de journée à la terrasse d’un bistrot débarrassé de l’habituelle foule des heures apéritives. Ah oui, que c’est bon ! 

Je suis comme tout le monde, j’adore ces moments faits de calme, de volupté et d'insouciance qui nous font oublier que d’autres se prélassent dans des décors plus exotiques. C’est ainsi que muni de mon livre du moment et de mon baladeur, le coeur léger, je suis allé m’installer à la terrasse de mon bar habituel qui, comme les autres, peinait à voir le client arriver. Plongé dans ma lecture, les écouteurs vissés sur mes oreilles, je sirotais tranquillement ma pinte de bière sans me préoccuper du peu de monde qui m’entourait. Dans de telles conditions, comment aurais-je pu voir venir le danger qui me guettait ?

samedi 24 août 2013

Lettre à ma conseillère Pôle Emploi


Madame,

Je vous écris afin d'évoquer ma situation et pour faire état de la façon toute particulière que vous avez eu de traiter mon cas. Je vous le dis tout de suite, l’idée d’envoyer une copie du présent courrier à votre responsable m’a traversé l’esprit, mais la délation n’est pas dans mes gênes (ce que, vu vos méthodes, vous devez avoir du mal à saisir) et c’est donc à vous que je m’adresse directement dans l’espoir de faire passer mon ulcère :

mercredi 21 août 2013

LEVER LE COUDE SANS LEVER LE PIED #1

Si on me reconnaîtra un talent, c’est bien celui de savoir lever le coude. Depuis des années, j’arpente les troquets, brasseries, clubs, cafés-concerts, cafés-théâtres... que sais-je encore. J’inaugure ici, sous le titre général «Lever le coude sans lever le pied», une série de textes dédiés aux différents débits de boissons que j’ai pu fréquenter et qui ont retenu mon attention. Naturellement, mes critères sont d’une subjectivité totale. Alors, à la votre !

Le Balto


Pour commencer modestement, quoi de mieux que de choisir un boui-boui qui ne paye pas de mine ? 
«Le Balto», comme «la Civette» ou encore «le Commerce», est certainement un des noms de bar-tabacs les plus courants. Mais tous ne se valent pas et celui dont je vais parler vaut le détour. 
Logé à la fin de la rue du Faubourg Saint Antoine, non loin de la place d’Aligre, Le Balto du 11ème arrondissement de Paris est un endroit où il fait bon se poser quelques instants.

lundi 19 août 2013

Comment j'ai sauvé la vie d'un mec

La fête c’est bien, mais ça peut parfois très mal tourner. Bien que, contrairement à une croyance populaire, les free party ne soient pas vraiment plus exposées aux dangers en tout genre, elles n’échappent cependant pas aux risques inhérents à la réunion de joyeux drilles en mal de sensations fortes. Parfois, ces accidents me sont arrivés, comme la fois où j’ai failli perdre mes jambes après m’être endormi sous un camion, mais la plupart du temps, ce sont les autres qui en font les frais. 

Au milieu des années 2000, l’ambiance des free commençait à se déliter et on trouvait tout un tas de personnes dont on pouvait vraiment se demander ce qu’elles faisaient-là. Il y avait des petits étudiants plus habitués aux soirées de promotions des boites de nuit qu’aux squats, des petites kaïras venues dépouiller ces mêmes étudiants et faire leurs affaires avec quelques barrettes de shit ou autres stupéfiants frelatés, sans parler des teknivals où on pouvait voir le dimanche les voisins venir avec femmes et enfants circuler entre des mecs arrachés comme s’ils étaient en visite au zoo. La mixité c’est bien mais quand les gens bougent trop de leur place, il peut y avoir des débordements.

vendredi 16 août 2013

Comment j'ai mis le feu à mon lycée

Un jour, j'ai reçu une lettre m'invitant à participer à une réunion d'anciens élèves du lycée dans lequel j'avais passé trois ennuyeuses années. À la date indiquée sur le carton, j'avais justement prévu de me rendre dans le coin pour visiter ma famille à l'occasion du traditionnel repas de Pâques (nous ne sommes pas croyants mais enfin, c'est comme ça).

Sans trop savoir pourquoi, machinalement surement, j'ai marqué la date dans mon agenda. Les semaines se sont écoulées et la mémoire s'en est allée. Si bien que le jour fatidique est arrivé et je ne me souvenais absolument pas que quelques personnes, certainement bien intentionnées, avaient eu la riche idée de renouer contact avec le passé. Mais cette saloperie d'agenda a joué son rôle et je ne pouvais plus ne pas savoir.