dimanche 11 août 2013

Cocaína y Jineteras en La Habana (Partie 2)

La Cocaína


Fier de mon succès avec le rhum cubain, je me retrouvais quelques jours plus tard attablé en terrasse de l'hôtel Inglaterra à siroter des «ron con cola». Un groupe de salsa rythmait l’ambiance et une légère brise bienvenue rafraîchissait l’atmosphère. Bref, j’étais au top ! La serveuse avait réussi à se caler sur ma fréquence de descente si bien que les verres s’enchaînaient sans que j’arrive à les compter. L’alcool commençait à me chauffer le sang lorsqu’une formidable créature tout droit sortie de l’enfer des «peñas» (fêtes improvisées fréquentes à Cuba) vint s’assoir à ma table. Elle entama la conversation d’un naturel déconcertant. On aurait pu croire que nous nous connaissions depuis des semaines. Elle me demanda ce que je faisais là, tout seul. 
"- Je suis venu danser avec le feu sur les cendres de ma raison.
- Ça veut dire quoi ?
- Que je t’attendais, Lisa.
- Comment connais-tu mon prénom ?
- Tu le portes autour de ton cou.
- C’est le collier de ma mère mais nous nous appelons pareil."

D’après ce qu’elle me dit, Lisa avait 23 ans. Son assurance et ses formes ne me permirent pas d’en douter. 
Il n’y a pas de «type cubain» et une multitude de termes sont utilisés comme autant de nuances pour décrire une personne. Je ne sais pas qu’elle expression emploierait un cubain pour la décrire, mais Lisa avait la peau cuivrée, de long cheveux noirs et lisses assortis au charbon de ses yeux, une bouche pulpeuse qui laissait apparaitre des dents d’un blanc éclatant, et un petit nez fin et retroussé. Sa robe moulante noire ne laissait que peu de place à l’imagination et on pouvait facilement deviner ses longues jambes servies par un cul ferme et rebondi. Un petit ventre potelé se dessinait en dessous d’une poitrine généreuse. Elle était une véritable invitation à la luxure !

Après que nous ayons partagé quelques verres, Lisa me proposa de la suivre dans une soirée non loin de là. Confiant, je la suivis jusqu’à un petit bâtiment préfabriqué où, entassés, des jeunes cubains bougeaient frénétiquement au son du reggaeton. Là, nous continuâmes de nous imbiber (mon Dieu ! Ce que cette fille tenait l’alcool) et de discuter. Je lui posais des questions sur le mode de vie des cubains. Sans rentrer dans les détails, elle m’expliqua qu’elle était leur misère quotidienne, le rationnement, la surveillance permanente, la débrouille pour tout. J’en vins à lui demander ce qu’il en était de la drogue. Après avoir confirmé tout ce que j’avais pu lire, elle me dit que si je le souhaitais, elle pouvait me trouver de la cocaïne. Pris par les flammes et curieux de tout, j’acceptai la proposition et nous nous dirigeâmes vers les quartiers Nord de la vieille ville.

Lisa me demanda de la suivre à bonne distance afin de ne pas éveiller les soupçons de la police. Notre premier arrêt se fit dans une ruelle sombre, Lisa me pria d’attendre dans une porte cochère pour échapper aux caméras de surveillance dont La Havane est truffée. Elle s’absenta quelques instants puis revint avec un petit mec trapu qui arborait un lézard tatoué dans le cou. Tous les deux me conduisirent dans une autre rue où le même scénario se répéta. Je devais attendre pendant qu’ils était dans une petite baraque de taule. C’est à quatre que nous reprîmes la route, notre nouveau compagnon avait lui aussi un lézard dans le cou. Enfin, je fus invité à rentrer dans une maison. C’était le genre d’endroit que le gouvernement castriste essaye de cacher aux touristes en balisant les parcours car c’est là que vivent les cubains, loin du faste des hôtels et des palaces.

Dans la pièce principale, une grosse dame que j’identifiais comme la mère de famille regardait des variétés pourries à la télévision. A côté d’elle, sur un canapé, un travelo d’une vingtaine d’année feuilletait un magazine et regardait régulièrement son téléphone. On m’invita à passer dans la cour intérieure où étaient élevés en liberté un cochon et des poulets. Un espace dédié à la cuisine et un autre aux sanitaires étaient logés dans les angles de la cour. Un des mecs me tendit un sachet où se trouvait la came. Il me dit que je pouvais la gouter, ce que je fis. Sans être exceptionnelle, elle semblait faire son affaire. Quoiqu’il en soit, à 30$ le gramme, je ne perdais pas grand chose et eux faisaient leur mois. J’enfonçai le sachet dans ma poche et quittai la maison en compagnie de Lisa. 

(A suivre...)



Cocaína y Jineteras en La Habana (Partie 1)
Cocaína y Jineteras en La Habana (Partie 3)

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