lundi 12 août 2013

Cocaína y Jineteras en La Habana (Partie 3)

La jinetera


Une fois dehors, Lisa me demanda ce que je voulais faire. Ne souhaitant pas me trimbaler par les rues avec la dope, je lui dis que je voulais rentrer à ma chambre et pour ne pas paraître goujat, je l’invitai. Elle hésita un court instant et m’expliqua que les cubaines n’étaient pas autorisées à suivre les touristes à moins de donner sa carte d’identité au responsable de la casa particular. Alors je lui proposai de la devancer, de rentrer dans mon immeuble en bloquant la porte du bas puis, une fois dans ma chambre, je pourrais lui faire signe depuis le balcon si la voie était libre. Elle hésita encore puis accepta.


Le plan se déroula comme prévu et une fois dans l’intimité de ma chambre, nous fûmes tout à fait détendus. J’avais dans mon frigo quelques bières et une demi-bouteille de rhum, de quoi nous amuser pour la fin de la soirée. Après deux ou trois verres et quelques traces de coke, la chaleur se fit écrasante. Lisa enleva sa robe. Jouant avec les ombres, l’éclairage tamisé de la pièce offrait à sa peau des reflets dorés, elle n’en était que plus désirable. Je me débarrassai de mes vêtements et, chacun allongés sur un des deux lits de la chambre, nous nous laissions bercer par la musique de Chet Baker que diffusaient tant bien que mal mes minuscules enceintes portatives. 

Nous n’échangions que peu de mots, la plupart du temps pour saluer cet instant de grâce. Soudain, Lisa vint s’étendre près de moi. Lentement, je caressais son corps d’une douceur sans égale. Ma main remontait le long de son dos au rythme des accords puis venait effleurer son visage et ses seins. Je la couvrais de légers baisers qui la faisaient frissonner. Avec une aisance toute féline, elle glissa jusqu’à mon entre-jambes et me prit à pleine gorge. Elle me suça délicatement, faisant glisser le satin de ses lèvres le long de ma verge. Puis ce fut à moi de l’honorer de ma langue allant parfois visiter son intérieur avec mes doigts. Au terme de ces jeux, je vins sur elle et la pénétrai paisiblement, ses yeux se fermèrent, des petits bruits sourds s’échappaient de sa bouche entrouverte. Après cet instant, je me retirai tranquillement. Là, elle me chevaucha et, par coups de reins réguliers, donna une nouvelle cadence à notre étreinte. Tout à coup, Lisa se braqua, son vagin se contracta et dans un ultime râle, je la sentis venir. En sueur, le souffle court, nous restâmes l’un à côté de l’autre sans mot dire. Et nous nous endormîmes ainsi, dans la moiteur des draps.

Le lendemain, l’animation qui régnait dans la rue me tira de mon sommeil. J’ouvris les yeux dans les vapeurs embrumées des lendemains de fête. Lisa n’était plus là, elle avait dû quitter les lieux de bonheur pour tromper la vigilance des maîtres de maison. Un sentiment étrange, mêlé de culpabilité et de satisfaction, m’envahit. Je venais de passer une nuit formidable dans les bras d’une fille sublime mais n’avais-je pas succombé à la tentation de l’amour facile ? Je me levai, me douchai puis alla prendre mon petit déjeuner. A table, aucune réflexion particulière ne me fut faite. Lorsque je recouvrai mes esprits, je vérifiai que rien ne manquait dans mes affaires. Après avoir fouillé ma valise, examiné mon portefeuille, je pu constater que tout était bien à sa place. Soulagé, je senti mon coeur s'apaiser. Je n’avais succombé à aucune tentation autre que celle de la chair, Lisa ne fut pas une simple jinetera.

Je n’avais plus que quelques heures avant le décollage mon avion. Je bouclai mes bagages, jetai le peu de coke qu’il me restait dans les toilettes afin de ne pas avoir de problèmes avant mon départ et pris la direction de l’aéroport. Je quittai La Havane et Cuba en ayant peut-être brûlé un peu de mon âme mais avec des sensations et des images qui m’habiteront longtemps. Si de leur île-prison, Lisa et ses amis pouvaient me lire, je les en remercierais à jamais.


Pour complèter le tableau d’un cuba qui ne figure pas dans les guides, on pourra lire Trilogie sale de La Havane de Pedro Juan Gutiérrez


Cocaína y Jineteras en La Habana (Partie 1)
Cocaína y Jineteras en La Habana (Partie 2)

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