dimanche 4 août 2013

CHRONIQUE DU SEXE ORDINAIRE #2

Comment j'ai baisé la meuf de mon pote


Récemment, une jeune fille m'a demandé quels étaient les trucs les plus chauds que j'ai pu faire sexuellement. A cette question maintes fois posée, j'ai répondu quelques banalités, mais soucieux de ne pas perdre mes chances auprès de la demoiselle et pour ne pas passer pour un salaud, j'ai omis une histoire.  Alors celle-ci s'appellera: "Comment j'ai baisé la meuf de mon pote".

Zied n'était pas à proprement parler un innocent, disons qu'il était juste un peu trop gentil. Nous avions 17 ans lorsque je l'ai rencontré dans une de ces fêtes d'ados dont le but principal était la destruction totale du lieu (c'était en 1998, autant dire que nous n'avons pas attendu que des producteurs bedonnants nous donnent cette idée en sortant une grosse merde comme Projet X). Tout y passait : les frigos volaient par les fenêtres, le toutou familial était repeint ou tout simplement décédé par une trop grosse soufflette,  sur les murs s'affichaient à l'encre indélébile les blazes les plus incompréhensibles, les voitures étaient siphonnées, les canapés défoncés... J'en passe et des meilleurs. À cette époque, tout le monde redoutait de faire une fête à tel point qu'il n'y en eu plus.
J'avais donc rencontré Zied à l'occasion d'une de ces surprise-party et notre entente fut immédiate.  Les mois qui suivirent, nous ne nous sommes pas quittés plus de 48h et passions notre temps à faire des conneries lui, moi... et Nora, sa copine. Nora était une belle grande brune d'origine libanaise qui d'un regard aurait fait bander un eunuque. Sa peau avait la couleur des caramels les plus tendres, ses cheveux noirs de jais fleuraient bon le jasmin, et ses yeux vers émeraude promettaient la fortune à qui trouverait la clé de ce trésor. Bref, je voulais vraiment la sauter. 

A l'été, Nora, Zied et moi sommes partis à Belfort pour un festival de musique de jeunes. L'aspect pratique de l'aventure était que la grand-mère de Zied avait une maison à proximité du lieu des festivités et, chacun le sait : un vrai lit en festival, ça vaut de l'or. C'est ainsi que nous allièrent sereins à la conquête de contrées sonores.
Bien allumés par tout ce qui se fait de destructeur sur cette planète, nous sommes rentrés d'un pas guilleret jusqu'aux lits promis. Une fois sur place, dans cette maison de vieux qui sent bon les lambris, la triste réalité s'est offerte à nous : seul un petit lit deux places dressait devant nous la blancheur insolante de ses draps. Puisque même au pied du mur, nous ne reculions pas, Zied proposa que nous nous mettions à trois dans ce nid et balança une VHS de South Park (série qui venait d'être créée à l'époque). Épuisés par nous-même, nous plongeâmes avec bonheur dans ce pieu prometteur. C'est à ce moment que je dois préciser qu'à cette période, je fréquentais une jeune fille qui, sans être un boudin immonde, ne pouvait prétendre aux charmes de Nora. Sans que nous nous soyons particulièrement concertés, Nora se retrouva entre Zied et moi. Et je dois dire que la chaleur de sa peau, le rythme de son souffle, mettaient mon cœur en émois. Et nous nous endormîmes ainsi paisiblement, devant la sonde anale de Cartman.

Au milieu de la nuit me vint ce genre de rêve qu'on aime bien faire tout seul. Je me voyais glisser ma main sur la peau satinée de Sarah (la meuf que je fréquentais) et doucement introduire mes doigts dans le velours de son sexe. Nous avons tous vécu ces moments où, dans notre sommeille, généralement aux premières heures du jour, nous ne savons plus si la réalité est rêve ou si c'est l'inverse. Ce soir là, en plein milieu de ce rêve érotique, j'ouvris les yeux et c'est bien Nora qui s'offrait à moi tandis que calmement (mais bruyamment) Zied dormait près de nous. Notre étreinte et les râles qui l'accompagnait ne troublèrent en rien son repos.

Lorsque le matin arriva, obligés de bouffer ces putains de tartines ratées comme seuls les vieux savent les faire, parés de notre culpabilité, Nora et moi avons feint l'indifférence. Si bien que Zied ne se douta de rien et que nous pûmes poursuivre le festival l'air de rien.

Sur le trajet du retour, bercée par le train, Nora dormait à côté de nous. L'œil humide, le sourire d'un enfant, Zied se tourna vers moi et me dit : "pour la première fois, je crois que je suis amoureux". Et moi de lui répondre : "oui, c'est la fille qu'il te faut." 

CHRONIQUE DU SEXE ORDINAIRE #1

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